vendredi 21 mai 2010

Sondage d’opinion: les Algériens ne veulent pas d’une réconciliation avec l’Égypte



Les attaques subies par la sélection nationale et les algériens au Caire sont toujours ancrées dans la mémoire collective, car sans précédent dans l’histoire des relations entre les peuples algérien et égyptien, des relations que l’on croyait bien enracinées dans les profondeurs d’un passé partagé, stable et pacifique. L’Algérie a été solidaire de l’Égypte en 1973, plus, elle a participé à faire face à l’agression israélienne.

Quelle en a été la récompense après 27 ans ? Et de quelle manière? En insultant les martyrs algériens à travers les médias, en agressant la sélection nationale de football dix minutes à peine après son arrivée au Caire, puis les supporters qui considéraient l’Égypte comme un pays de paix et de sécurité sinon ils n’en auraient pas foulé le sol. Tout ce que l’Algérie a subi comme humiliations prouve que l’amitié algérienne n’était et n’est qu’un vain mot, un simple slogan.
Le ressentiment sournois des égyptiens envers les algériens n’est que jalousie pour les succès et les grandes réalisations à tous les niveaux, local, arabe et international.
Aujourd’hui après que le rideau soit tombé sur la guérilla médiatique, les égyptiens en sont à évaluer les dégâts et réaliser le poids de l’Algérie dans le monde arabe et à l’échelle planétaire. Pour eux, la seule échappatoire, c’est la normalisation avec l’Algérie, même s’il faut implorer le pardon du président de la FAF, Mohammed Raouraoua. Un Raouraoua qui demeure inflexible, exigeant des excuses officielles de la part des agresseurs! L’affaire s’est même transformée en crise diplomatique.
Echorouk est allé, à ce stade, tâter le terrain pour voir ce que pensent les algériens de la réconciliation avec les égyptiens. Le journal a eu recours aux spécialistes de l’Agence Média Sens qui ont effectué un sondage d’opinions entre le 2 et le 10 mai dernier dans dix wilayas (Alger, Annaba, Constantine, Oran, Tizi-Ouzou, Biskra, Sétif, Ain Defla, Adrar et Béchar). Au total, sept mille personnes âgées de 10 à 70 ans ont été interrogées, dont 50% sont des femmes. Résultat: la majorité des algériens refusent de faire la paix avec ceux qui ont insulté les symboles du pays. Pour être plus précis, 84% sont contre, et seulement 16% accepteraient une réconciliation.
En tête des contre, l’on retrouve la wilaya d’Adrar avec 100% de refus, alors que 53% dans cette même wilaya refuseraient y compris en cas d’excuses officielles présentées par l’Égypte. A l’échelle nationale, 75% des personnes interrogées refusent la réconciliation conditionnée par des excuses, contre 25% qui se disent pouvoir être d’accord.
A Béchar, les avis sont plus mitigés, avec 53,8% de contre et 46,2% de pour.
En revanche, la population consultée à Sétif, plus confiante, fait exception. Les personnes interrogées pensent que les excuses pour l’attaque contre le bus de l’EN suffiraient à réconcilier les deux peuples. Toutefois, sans cette condition, le pourcentage des personnes contre est d’environ 46%, et 53% sont d’accord.
83,5% des algériens, les deux sexes confondus rejettent la réconciliation avec l’Égypte. Les femmes n’admettant pas l’atteinte aux constantes nationales sont 84,9 % à refuser un quelconque retour à de bons rapports avec le pays des pharaons.
Le scepticisme des algériens envers une éventuelle réconciliation montre en fait que les relations algéro-égyptiennes sont cette fois-ci rudement ébranlées, et que le degré de fraternité entre les deux pays atteint ses plus bas niveaux.
source : http://www.echoroukonline.com/fra/index.php?news=6212

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